Saint Joseph, nous est proposé par l’Église comme modèle des chefs de famille et des ouvriers. Il est aussi, par le nombre de vertus par lesquelles il a été enrichi par la grâce, le modèle idéal de toutes les grandes vertus catholiques. Toutefois, il peut être parfois difficile pour nous de prendre sérieusement saint Joseph comme modèle… D’un côté l’immense sainteté du père de Jésus auquel l’Église accorde le culte de suprême dulie, semble être un idéal absolument inatteignable. De l’autre, la faiblesse humaine dont nous nous sentons comblés, sollicitée par toutes sortes d’inclinations, nous éloigne tellement de tout idéal spirituel, que nous jugeons avoir beaucoup accompli en nous libérant du joug du péché mortel et véniel. Nous vivons une vie spirituelle stationnaire, relativement douce, car elle se limite à la conservation du terrain conquis, mais entièrement stérile pour l’Église et pour la plus grande gloire de Dieu. L’Église ne prétend certainement pas que ses enfants égalent en gloire et en vertu celui qui, après la Très SainteVierge Marie, fut le plus élevé exposant de vertus de l’humanité. Cependant, Elle ne veut d’aucune façon que nous limitions nos horizons spirituels à une vie de piété banale, faussement illusionnée qu’il serait un manque à l’humilité d’aspirer à la sainteté par laquelle un saint Thomas a brillé par son génie, saint Ignace par la combativité, sainte Thérèse par le recueillement et par la charité de saint François. L’Église se sert de l’exemple de ses grands saints pour élever notre cœur, nous indiquant ainsi que l’unique préoccupation réelle de…