Beaucoup d’Haïtiens vivent à Santo Domingo, suite évidente des difficultés vécues dans leur pays d’origine. Malgré un humble mode de vie pour la plupart, ils sont forts appréciés pour leur amabilité et leur désir de travailler qui ne brille pas toujours de son plus grand éclat chez les habitants du pays hôte.
Nous sommes maintenant en route. Un prêtre, un diacre et quatre frères des Hérauts de l’Évangile dont trois canadiens, un colombien, un équatorien et un du chili. Tous armésdu même idéal et de la même résolution : apporter un réconfort spirituel et humain au peuple haïtien durement éprouvé par le récent tremblement de terre survenu le 12 janvier dernier. Nous accompagnons la statue pèlerine du Coeur Immaculé de Marie que Mme Ingrid Jaar, tertiaire haïtienne, nous a demandé d’apporter à l’occasion de la fête de l’Annonciation. Nous serons pour quelques heures sur une route ordinaire : deux voies. Des camions surchargés, des motocyclettes elle aussi, servent autant de transport de marchandises que de passagers.
En regardant le paysage, les montagnes, les rivières asséchées, on pourrait s’imaginer en Espagne. Sur la route, même un monastère carmélite nous y fais penser. Toutefois, les rebords de la route nous ramène à la réalité, de chaque côté de la route, une bordure de déchets d’un mètre nous accompagne tout en traversant les petits villages aux maisons, et quelles maisons!, surprennent par leur extrême simplicité. Les gens sont heureux.
On nous dit que ce que nous avons vu jusqu’à maintenant n’est qu’une préfigure de ce qui nous attends à Port-au-Prince.
Dans le village de Vicente Noble, nous arrêtons un instant pour prendre notre chauffeur et guide, car traverser la frontière entre la République Dominicaine et Haïti n’est pas chose aisé. Une armée de vendeurs de raisins nous assaillent, le tout se termine par une bénédiction du P. François Bandet. Ici, on y construit une chapelle catholique… sur la route nous avons aperçu plusieurs temples protestants.
Nous approchons maintenant de la frontière en prenant une route de plus en plus semblable à un terrain criblée de cratères, les troupeau de vaches ralentissent notre élan, grâce à Dieu, car la suspension pourrait bien en souffrir.
Tandis que nous récitons le chapelet, survient, très probablement le premier miracle du voyage. Notre chauffeur décide de dépasser un camion dans une courbe. Nous sommes pris en sandwich par un autre camion venant dans l’autre sens. Un millimètre de plus et l’histoire aurait été autre. C’est, sans aucun doute, la Vierge du Rosaire qui nous a protégé d’un désastre imminent!
La frontière : aussitôt à notre arrivée, nous sommes reçus par « el magón » qui nous aidera à faire les démarches nécessaire pour obtenir les visas et autres permis pour passer la frontière. Il est un ami de l’ambassadeur de République Dominicaine à Port-au-Prince. Tandis que nous attendons, des petits garçons entourent le véhicule. Il demande de l’argent ou quelque chose à manger. Sur ce, ils reçoivent tous de petites images saintes et des bonbons. Ils éclatent de joie et embrassent les images saintes!
Quelques minutes plus tard, commence une autre aventure digne des fiorettis. Le radiateur manque d’eau, mais le lac que nous côtoyons est constitué d’eau salée. Nous retournons sur nos pas jusqu’au poste de police où nous pouvons régler le problème. Un des policiers, après avoir reçu une petite image demande : « Parlez-moi de Marie ». Ce sera la première prédication du père François en terre haïtienne.
Lorsque nous arrivons à une cinquantaine de kilomètres de la capitale : surprise! Voici qu’apparaît Mme Ingrid Jaar, l’instigatrice de cette mission apostolique. Elle est accompagnée de cinq personnes de la municipalité de Port-au-Prince qui sont venus avec un bouquet de fleurs pour officiellement recevoir « Maman Marie ». Sortant la statue pèlerine de notre camionnette pour une une courte prière, les curieux nous entourent. C’est la joie sous le regard maternelle de Marie! Sur une invitation à s’approcher, ils osent à peine. Est-ce par gêne ou par révérence… ils sont impressionnés sans aucuns doutes.
Nous continuons donc sur notre chemin. La misère est plus remarquable ici, les gens vivent dans des camps, sous des tentes en dehors de la ville. Les maisons existantes sont très pauvres et très rudimentaires. Ici et là, nous apercevons les premières maisons détruite par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Les gens sont, tout de même, heureux.
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